Àla fin de ses études en 2013, Ami Yerewolo tranche : elle consacrera sa vie à la musique et l’annonce à ses parents avec Dakan, le destin en bambara, un premier single aux airs de manifeste qui témoigne déjà de la force de caractère et de la détermination de celle qui deviendrait la première rappeuse malienne.
Enregistré entre Paris et Bamako, AY, son troisième album, témoigne de l’ambition internationale d’une artiste dont l’horizon, le style et les convictions ont convaincu le chanteur, compositeur et réalisateur camerounais Blick Bassy d’en faire la première signature de son label, Othantiq AA. Après de nombreux concerts dans toute l’Afrique de l’Ouest et un passage remarqué au festival Show-me à Zurich en janvier 2020, Ami Yerewolo est donc prête à conquérir le monde avec son rap mandingue.
Ngoni, kora, tamani, calebasse, yabara, buru, percussions et chœurs féminins nourrissent par le sample ses beats uptempos et modernes, trap, club, house ou afrobeats. Car, comme la rappeuse aime le rappeler : « Je suis Malienne et fière de l’être. » Pour ce nouvel album, Ami Yerewolo reste évidemment bien droite dans ses Nike ! Sur Je gère, la voilà qui conseille aux hypocrites de ne pas s’en faire pour elle. Sur Dowere Filai, la rappeuse affirme que le hip-hop africain a tout pour lui lorsqu’il s’écrit au féminin. Ounta retrace avec humour son parcours de combattante pour devenir la première rappeuse malienne. Quant au planant I Totô, il nous rappelle avec sagesse que, puisqu’on a qu’une vie, autant s’en servir pour bien agir. Ami Yerewolo résume :
« Avec ce disque, je suis moi-même : je rappe, je conscientise, je fais danser et je prouve à tout le monde que le rap malien est à la pointe !»