Né dans une cave dijonnaise autour d’une casserole en guise de caisse claire, d’une guitare Höner et d’un micro My First Sony, la famille Clara Clara est en quelque sorte la substantifique moelle de la scène spazz locale (au bas mot, une grosse huitaine de personnes traumatisées par le passage du groupe néerlandais The Ex pendant la tournée Starters Alternators). Formé par la fratrie Virot (Charles et François, bien connu en solo sous le nom de François) et Amélie Lambert (dont un livre d’études intitulé « Clara » a donné son nom au groupe sans que personne ne sache vraiment pourquoi), Clara Clara a curieusement commencé comme un trio basse/batterie/flûte avant de se rendre compte que « la formule pouvait être améliorée » – ce qui fut promptement achevé avec l’adjonction d’une disto et d’un octaveur, d’un synthétiseur et de vraies chansons pop, courtesy of François (qui s’y connaît, en chansons pop).
Le groupe part sur les routes du vaste monde et enregistre à la va vite quelque CD-R et un premier vrai album sur SK Records. Las, le groupe ne peut s’empêcher d’être passionnant : épuisé de chansons jouées jusqu’à la nausée, il se réinvente via la complexité (relative), plus de synthés, une surdose de rythmes (techno ou africains, tout ça) et un gros rab de mélodies jaunes, vertes ou roses sur « Comfortable Problems » , deuxième album étourdissant, sorti en 2010 chez Clapping Music.